Projet ORION CAPENA

Projet ORION

Le Centre pour l’Aquaculture, la Pêche et l’Environnement de Nouvelle Aquitaine (CAPENA) est une association loi 1901, dont le siège est situé à Gujan-Mestras, et a été créé en 2021 pour mutualiser les compétences et les expériences des deux structures initiales présentes en Région Nouvelle-Aquitaine. Son rôle est d’apporter une expertise technique et scientifique aux acteurs des filières pêche et aquaculture, ainsi qu’aux acteurs publics et privés, sur l’environnement, les ressources des milieux aquatiques et les modes de production afin d’en assurer un développement durable.

La ressource trophique est un des facteurs majeurs structurant les écosystèmes, car la disponibilité, la qualité, la quantité et l’accès à cette ressource déterminent en partie la présence ou l’absence des espèces, l’abondance des organismes et les interactions entre les différentes composantes des réseaux trophiques. Les producteurs primaires sont à la base des réseaux trophiques des écosystèmes.

En milieu marin côtier, les organismes qui participent à la production primaire sont largement dominés par les microalgues (1er maillon dont dépendent l’ensemble des ressources biologiques marines) et les macroalgues (responsables de la majorité de la production du O2 et de la séquestration du CO2). La productivité primaire est la plus importante dans les écosystèmes côtiers grâce à leurs caractéristiques abiotiques (profondeur, température…) et à leur enrichissement direct par les apports terrigènes (débouchés des fleuves). En zone littorale tempérée, les bivalves constituent une part importante de la biomasse et de l’abondance des assemblages benthiques. Ils sont des organismes sentinelles témoins de la qualité écologique de leur milieu puisqu’ils sont sensibles, notamment, aux variations de production primaire tout au long de leur cycle de vie.

Dans le contexte actuel de changement climatique, l’augmentation du rayonnement solaire, des températures de surface et l’acidification des océans sont susceptibles de modifier la structure des communautés phytoplanctoniques et, par extension, leur rôle fondamental dans les cycles biogéochimiques. Il est attendu que ces changements climatiques favorisent le développement de microalgues pico-planctoniques, au détriment de producteur primaire de taille supérieure. De ce fait, plusieurs questions émergent des changements qualitatifs et quantitatifs de cette ressource trophique pour le renouvellement des populations de bivalves et leur exploitation. Les changements de composition des producteurs primaires vont-ils être bénéfiques aux consommateurs ? A quel point les perturbations de l’environnement trophique influenceront la condition physiologique des bivalves ?

Un des moyens de quantification de la production primaire est la mesure de la concentration en « chlorophylle a » mais cette variable n’est pas assez précise pour comprendre finement la relation trophique entre les producteurs primaires et les bivalves. En effet, les cellules phytoplanctoniques peuvent être divisées selon 3 tailles de 200 à 0,2µm et elles sont filtrées de manière différentes selon l’étape du cycle de vie des bivalves. Le présence de ces différentes cellules peut également entrainer la fixation et la métamorphose des naissains d’huitres ou avoir un impact sur la croissance des moules. Il est donc nécessaire de décrire la production primaire pélagique en précisant la taille des cellules phytoplanctoniques qui la compose afin d’observer précisément son influence sur les différentes étapes du cycle de vie des bivalves.

Une étude préliminaire de 3 ans est nécessaire afin de mettre en évidence les freins et les leviers associés à la mise en place d’un observatoire de la ressource trophique pélagique en adaptant la méthode de cytométrie en flux (méthode automatisée de comptage cellulaire permettant une acquisition rapide des résultats, un comptage de cellules de petites tailles et une distinction entre les grands types cellulaires) dans les zones conchylicoles, ainsi que pour déterminer les caractéristiques techniques du suivi de la ressource trophique pélagique dans les bassins d’Arcachon et de Marennes-Oléron. Le projet ORION (Observatoire de la Ressource trophIque pélagique en zone cONchylicole) permettra ainsi de :

  • Définir le protocole d’échantillonnage de l’eau de mer : sites (situés dans le BA au niveau de secteur d’activités ostréicoles non suivis par le réseau SOMLIT (entrée du BA et 2 points à l’intérieur) et répartis au Nord, au centre et au Sud du bassin MO), périodes (de janvier à début novembre et sur 2 ans en 2024 et 2025, tous les 15 jours), conservation des échantillons
  • Mettre en place une collaboration avec le(s) laboratoire(s) compétent(s) pour optimiser le protocole d’analyse
  • Prélever et analyser les échantillons de 2 saisons de reproduction des huîtres et des moules
  • Analyser les données acquises par rapport à celles des réseaux d’observations, pour mettre en évidence des différences qualitatives et quantitatives de la ressource trophique pélagique à une échelle spatiale fine
  • Renforcer les liens entre la communauté scientifique (UMR CNRS, Ifremer), les CRC et les gestionnaires du milieu marin (PNM BA et EGMP) pour permettre une meilleure connaissance de l’environnement d’élevage des cheptels par les conchyliculteurs

Ce projet est également soutenu par l’Office Français de la Biodiversité au travers du Parc Naturel Marin du Bassin d’Arcachon et s’inscrit dans les actions du Profil de vulnérabilité des eaux conchylicoles du Bassin d’Arcachon.

Résultats du projet

Projet en cours